Ebook: Les Cahiers Luxembourgeois: Differdange, Ville Cinquantenaire (1957)
Author: Editeur Raymon Mehlen Luxembourg
- Genre: Geography // Local History
- Tags: Luxembourg Differdange
- Year: 1957
- Publisher: Editeur Raymon Mehlen
- City: Luxembourg
- Language: French
- pdf
https://www.google.com/maps/place/Differdange/@49.5230582,5.8860727,2970m/
https://en.wikipedia.org/wiki/Differdange
https://lb.wikipedia.org/wiki/Pierre_Gansen
Préface par Pierre GANSEN, Bourgmestre
---------------------------------------
Lecteurs, amis,
Un livre jubilaire demande une préface et comme c’est d’une fête de ville qu’il s’agit, c’est le bourgmestre qui doit s’incliner devant l’habitude. II devrait, comme le veut une coutume dont il serait facile à médire, chanter le louange de sa ville, charger d’honneurs les voisins et les environs. II s’agit d’un procédé qui d’ailleurs n’est pas tout à fait altruiste puisque le signataire se découvre un rôle de premier plan, inattaquable: Qui pourrait lui garder rancune vu qu’il est d’accord à ne trouver que qualités excellentes chez tous et tout?
Permettez-moi donc de souligner le caractère superficiel d’un avant-propos. Vous ne saurez que mieux apprécier les accents honnêtes, toute ma satisfaction de pouvoir vous saluer en amis lors de ces jours du Cinquantenaire.
N’etant ni ecrivain averti ni orateur facile je vais d’ailleurs abréger les citations élogieuses. Notre ville vous la connaissez. Nous sommes fiers d’elle, nous l’aimons telle qu’elle est et nous essayons en même temps de pousser une transformation qui depuis précisement cinquante ans a changé sa silhouette.
Vous connaissez l’histoire de ces cinquante ans: vous avez été liés étroitement à ce changement grandiose et vous partagez mes espoirs de voir continuer l’oeuvre, lente et belle, qui a débuté lorsque les hommes et les machines ont creusé nos collines, semé sur notre terre tours et usines à perte vue. C’est avec quelque nostalgie que vous vous rappelez maints coins tranquilles terrassés par l’acier qui coule, par le marteau qui assomme. C’est avec un orgueil explicable que vous regardez l’accomplissement et la continuité d’une tâche qui réunit mains et moteurs. Cette connaissance et cette fierté je les partage et pourquoi alors mésuser des grands mots?
Pourtant, si je parle de cette union des hommes et des machines, laissez-moi rendre hommage surtout aux mains calleuses, aux souffles coupés de nos ouvriers qui nous ont tout donné, qui ont tout créé.
Nous connaissons la valeur du travail quotidien, des réalisations industrielles. Mais Differdange n’est pas simplement une ville d’usines, et si vous ne voulez trouver dans les pages suivantes que statistiques économiques, démographiques ou rapports de sociétes, vous serez peut-etre désappointés. Mais ces notes seraient superflus: vous en savez plus que ne peuvent dire chiffres et commentaires, c’est vous-mêmes qui avez fait la ville et point n’est donc besoin de dorer la realite.
J’espère que tous vous goûterez dans ce livre les articles consacrés ä cette étrange beauté qui se dégage par la synthèse du paysage et de l'industrie. Et, si j’honore ici les mains meurtries au travail, les yeux aveuglés par les feux, je regarde avec une mélancholie bien excusable ce bon sol qui non seulement a donné le fer mais qui continue à donner des fleurs. Et si je mesure les ombres des cheminées, je pense en même temps à ces forêts qui restent asile pour l’homme.
Fêtons le progrès matériel et social et respectons ceux qui les ont rendus possibles, qui les ont payés, avec leur sueur toujours, avec leur vie trop souvent. Restons fiers de notre oeuvre mais rappelons-nous que la prospérité extérieure doit s’accompagner de cette satisfaction intérieure que nous avons hâte d’étrangler au temps des robots. Nous pouvons trouver l’une et l’autre chez nous: Certaines villes peuvent nous égaler ou surpasser en statistiques de production, nulle n’égalera Differdange en harmonieuse et tranquille beauté.
Que cette beauté nous reste! Que notre ville prospère en paix!
Pierre GANSEN
Bourgmestre
Présentation par Michel Mosinger
--------------------------------
Les « Cahiers Luxembourgeois » m’ayant demandé de présenter à leurs lecteurs leur Numéro Spécial sur Differdange, Ville Cinquantenaire, j’ai accepté d’enthousiasme.
Le mirage azuré de la Méditerranée ne saurait me faire oublier la cité active où j’ai reçu le choc de la première formation, cité laborieuse dont chaque rue m’est un lieu de souvenance.
Là, sont les miens, les vivants et les morts chaque jour plus vivants pour celui qui, passé la cinquantaine, sait mieux encore apprécier leur message de vie, modeste et prestigieux: « Travail! »
Les visages familiers de ces cinquante dernières années surgissent à mon esprit qui les associe au souvenir de mes Maîtres de Nancy, Paris et Marseille, et je m’efforce d’atteindre la puissance évocatrice de notre grand et cher concitoyen Marcel NOPPENEY, dans ces lignes du « Livre du Centenaire de l'Indépendance Luxembourgeoise ».
« Je ferme les yeux sur mes souvenirs, je les rouvre sur la réalité. Rien ne s’est transformé, ni moi-même.
« Ceux qui ne sont plus sont toujours là par la magie de la mémoire, ceux qui ont changé, ceux qui ont vieilli, ceux qui ont oublié, ceux qui sont morts.
« Tous sont restés semblables à eux-mêmes, avec le décor immuable de mon enfance sous le ciel libre de mon Pays. »
Investi, par la confiance de mes amis Luxembourgeois, de fonctions scientifiques à la C.E.C.A. (Communauté européenne du charbon et de l'acier), j’en ai profité, tout récemment, pour rendre visite, une fois de plus, à ma ville.
Dimanche de pluie, aux portes de l’HADIR (Hauts-fourneaux et aciéries de Differdange, St-Ingbert, Rumelange), j’eus tout loisir de contempler le Géant, harmonieux et ordonné qui, chaque jour, dévore des tonnes de notre terre, celle-là même que foulèrent les Romains et qui devait, plus tard, graver son nom dans l’Histoire du Luxembourg et de l’Europe.
Qui m’eût dit, quand, en Lorraine, je commençai mes études de Médecine, qu’un jour je serais fasciné, en ma qualité d’Universitaire, par l’angoissant problème des relations entre l’Homme et la Machine? Mais, que dire des liens qui unissent Differdange au grandiose chantier de travail qui l’a façonnée et conditionne sa vie?
Je m’imagine très bien notre Differdange lorsque l’énergie atomique viendra centupler la capacité productive de son usine.
Suivant, d’instinct, les allées tant de fois parcourues du parc Gerlache, jadis si délabré, je m’arrêtai, songeur, devant le buste d’Emile MARK, grand réalisateur, ami de la France, condisciple fervent de Pierre RENAUDEL. II m’avait donné son amitié et quand, pour l’ultime fois, je le rencontrai, déjà rongé par le mal qui devait l’emporter, il me confia, avec l’énergie persuasive qui le caractérisait, les projets qu’exécute aujourd’hui, en même temps que maintes autres réalisations grandioses, la Municipalité, sous l’égide intelligente de Pierre GANSEN.
Voici maintenant, pittoresquement animée, l’horloge fleurie.
La pluie tombe drue, Place du Marché où, si souvent, je vins, au cours des vacances, les jours de concert, en compagnie de Jean-Pierre, parti, il y a déjà trente ans, pour les Etats-Unis, à l’exemple de nombreux Luxembourgeois. Lui non plus n’a pas oublié, je le sais, nos années d’adolescence dont Nicolas, Robert, Albert et Léon partageaient les joyeux ébats.
Tout naturellement, nos pas nous dirigent tout droit au terrain des « Red Boys » auxquels, un soir d’antan, je donnai le nom qu’ils ont conservé.
Son sol, détrempé ce jour-là, que je connais si bien, fait encore vibrer mon être mieux que l’Arène grandiose de Lisbonne ou le Stade Méditerranéen de l’Olympique de Marseille, car celui-là, en pleine forêt montagneuse, je l’ai foulé, impétueusement, cheveux au vent, sans autre souci que celui de faire triompher ses couleurs.
Salut! mes camarades qui avez porté et portez encore le maillot rouge. Salut! nos chers et inoubliables disparus: Jean, Félix, René et toi, Zénon, pitoyable victime de Buchenwald!
Dans un site olympien, surgit maintenant à nos yeux, creusé par des artistes differdangeois, dans la colline boisée, un théâtre à l’Antique. Sur le plus éleve des plateaux, trois grandes croix de bois, ruisselantes de pluie, sans ordre dressées, émouvantes, sont, à elles seules, toute la Passion.
Tirés de notre songerie par les éclats de carabine des tireurs au pigeon, nous escaladons le « Bierg » et, sous le soleil revenu, longeons prudemment le champ de tir, laissant à regret, sur notre droite, les chemins prometteurs de Lasauvage et d’Hussigny.
Quelles beautés, ici, nous offre la Nature, sur un sol miné où grouille la vie dont depend Differdange!
Nous reprenons le chemin de la ville: ici, l’Ecole communale où des Maîtres prestigieux m’ont inculqué l’amour du travail et des livres; plus loin, le somptueux Hôtel de Ville où j’allais retrouver mon père; l'Eglise nouvelle, au style hardi, qui ne peut me faire oublier l’autre où, sous la baguette magistrale de l’abbé BIEWER, nous chantions, les « missae » les plus difficiles; enfin, le Champ du Repos, face au « Rollesbierg », promis à la voracité des hauts-fourneaux, face au Stade Municipal et a la Piscine où vient, jusque des Marches lorraines, se détendre la jeunesse sportive, cette jeunesse qui verra l’épanouissement de Differdange dans un monde débarrassé de ses fléaux millénaires: le cancer et tant d’autres maladies vaincues et la mort reculée, tandis que règnera la concorde sur les peuples.
Differdange, creuset d’âpre travail, d’organisation intelligente et d’héroïque Résistance, au sein d’un Luxembourg qui a forcé le respect du monde entier, Differdange a sa place marquée dans l’univers de demain, et nous, ses enfants, restons à jamais imprégnés de sa substance et fidèles ä ses leçons.
Michel Mosinger
https://en.wikipedia.org/wiki/Differdange
https://lb.wikipedia.org/wiki/Pierre_Gansen
Préface par Pierre GANSEN, Bourgmestre
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Lecteurs, amis,
Un livre jubilaire demande une préface et comme c’est d’une fête de ville qu’il s’agit, c’est le bourgmestre qui doit s’incliner devant l’habitude. II devrait, comme le veut une coutume dont il serait facile à médire, chanter le louange de sa ville, charger d’honneurs les voisins et les environs. II s’agit d’un procédé qui d’ailleurs n’est pas tout à fait altruiste puisque le signataire se découvre un rôle de premier plan, inattaquable: Qui pourrait lui garder rancune vu qu’il est d’accord à ne trouver que qualités excellentes chez tous et tout?
Permettez-moi donc de souligner le caractère superficiel d’un avant-propos. Vous ne saurez que mieux apprécier les accents honnêtes, toute ma satisfaction de pouvoir vous saluer en amis lors de ces jours du Cinquantenaire.
N’etant ni ecrivain averti ni orateur facile je vais d’ailleurs abréger les citations élogieuses. Notre ville vous la connaissez. Nous sommes fiers d’elle, nous l’aimons telle qu’elle est et nous essayons en même temps de pousser une transformation qui depuis précisement cinquante ans a changé sa silhouette.
Vous connaissez l’histoire de ces cinquante ans: vous avez été liés étroitement à ce changement grandiose et vous partagez mes espoirs de voir continuer l’oeuvre, lente et belle, qui a débuté lorsque les hommes et les machines ont creusé nos collines, semé sur notre terre tours et usines à perte vue. C’est avec quelque nostalgie que vous vous rappelez maints coins tranquilles terrassés par l’acier qui coule, par le marteau qui assomme. C’est avec un orgueil explicable que vous regardez l’accomplissement et la continuité d’une tâche qui réunit mains et moteurs. Cette connaissance et cette fierté je les partage et pourquoi alors mésuser des grands mots?
Pourtant, si je parle de cette union des hommes et des machines, laissez-moi rendre hommage surtout aux mains calleuses, aux souffles coupés de nos ouvriers qui nous ont tout donné, qui ont tout créé.
Nous connaissons la valeur du travail quotidien, des réalisations industrielles. Mais Differdange n’est pas simplement une ville d’usines, et si vous ne voulez trouver dans les pages suivantes que statistiques économiques, démographiques ou rapports de sociétes, vous serez peut-etre désappointés. Mais ces notes seraient superflus: vous en savez plus que ne peuvent dire chiffres et commentaires, c’est vous-mêmes qui avez fait la ville et point n’est donc besoin de dorer la realite.
J’espère que tous vous goûterez dans ce livre les articles consacrés ä cette étrange beauté qui se dégage par la synthèse du paysage et de l'industrie. Et, si j’honore ici les mains meurtries au travail, les yeux aveuglés par les feux, je regarde avec une mélancholie bien excusable ce bon sol qui non seulement a donné le fer mais qui continue à donner des fleurs. Et si je mesure les ombres des cheminées, je pense en même temps à ces forêts qui restent asile pour l’homme.
Fêtons le progrès matériel et social et respectons ceux qui les ont rendus possibles, qui les ont payés, avec leur sueur toujours, avec leur vie trop souvent. Restons fiers de notre oeuvre mais rappelons-nous que la prospérité extérieure doit s’accompagner de cette satisfaction intérieure que nous avons hâte d’étrangler au temps des robots. Nous pouvons trouver l’une et l’autre chez nous: Certaines villes peuvent nous égaler ou surpasser en statistiques de production, nulle n’égalera Differdange en harmonieuse et tranquille beauté.
Que cette beauté nous reste! Que notre ville prospère en paix!
Pierre GANSEN
Bourgmestre
Présentation par Michel Mosinger
--------------------------------
Les « Cahiers Luxembourgeois » m’ayant demandé de présenter à leurs lecteurs leur Numéro Spécial sur Differdange, Ville Cinquantenaire, j’ai accepté d’enthousiasme.
Le mirage azuré de la Méditerranée ne saurait me faire oublier la cité active où j’ai reçu le choc de la première formation, cité laborieuse dont chaque rue m’est un lieu de souvenance.
Là, sont les miens, les vivants et les morts chaque jour plus vivants pour celui qui, passé la cinquantaine, sait mieux encore apprécier leur message de vie, modeste et prestigieux: « Travail! »
Les visages familiers de ces cinquante dernières années surgissent à mon esprit qui les associe au souvenir de mes Maîtres de Nancy, Paris et Marseille, et je m’efforce d’atteindre la puissance évocatrice de notre grand et cher concitoyen Marcel NOPPENEY, dans ces lignes du « Livre du Centenaire de l'Indépendance Luxembourgeoise ».
« Je ferme les yeux sur mes souvenirs, je les rouvre sur la réalité. Rien ne s’est transformé, ni moi-même.
« Ceux qui ne sont plus sont toujours là par la magie de la mémoire, ceux qui ont changé, ceux qui ont vieilli, ceux qui ont oublié, ceux qui sont morts.
« Tous sont restés semblables à eux-mêmes, avec le décor immuable de mon enfance sous le ciel libre de mon Pays. »
Investi, par la confiance de mes amis Luxembourgeois, de fonctions scientifiques à la C.E.C.A. (Communauté européenne du charbon et de l'acier), j’en ai profité, tout récemment, pour rendre visite, une fois de plus, à ma ville.
Dimanche de pluie, aux portes de l’HADIR (Hauts-fourneaux et aciéries de Differdange, St-Ingbert, Rumelange), j’eus tout loisir de contempler le Géant, harmonieux et ordonné qui, chaque jour, dévore des tonnes de notre terre, celle-là même que foulèrent les Romains et qui devait, plus tard, graver son nom dans l’Histoire du Luxembourg et de l’Europe.
Qui m’eût dit, quand, en Lorraine, je commençai mes études de Médecine, qu’un jour je serais fasciné, en ma qualité d’Universitaire, par l’angoissant problème des relations entre l’Homme et la Machine? Mais, que dire des liens qui unissent Differdange au grandiose chantier de travail qui l’a façonnée et conditionne sa vie?
Je m’imagine très bien notre Differdange lorsque l’énergie atomique viendra centupler la capacité productive de son usine.
Suivant, d’instinct, les allées tant de fois parcourues du parc Gerlache, jadis si délabré, je m’arrêtai, songeur, devant le buste d’Emile MARK, grand réalisateur, ami de la France, condisciple fervent de Pierre RENAUDEL. II m’avait donné son amitié et quand, pour l’ultime fois, je le rencontrai, déjà rongé par le mal qui devait l’emporter, il me confia, avec l’énergie persuasive qui le caractérisait, les projets qu’exécute aujourd’hui, en même temps que maintes autres réalisations grandioses, la Municipalité, sous l’égide intelligente de Pierre GANSEN.
Voici maintenant, pittoresquement animée, l’horloge fleurie.
La pluie tombe drue, Place du Marché où, si souvent, je vins, au cours des vacances, les jours de concert, en compagnie de Jean-Pierre, parti, il y a déjà trente ans, pour les Etats-Unis, à l’exemple de nombreux Luxembourgeois. Lui non plus n’a pas oublié, je le sais, nos années d’adolescence dont Nicolas, Robert, Albert et Léon partageaient les joyeux ébats.
Tout naturellement, nos pas nous dirigent tout droit au terrain des « Red Boys » auxquels, un soir d’antan, je donnai le nom qu’ils ont conservé.
Son sol, détrempé ce jour-là, que je connais si bien, fait encore vibrer mon être mieux que l’Arène grandiose de Lisbonne ou le Stade Méditerranéen de l’Olympique de Marseille, car celui-là, en pleine forêt montagneuse, je l’ai foulé, impétueusement, cheveux au vent, sans autre souci que celui de faire triompher ses couleurs.
Salut! mes camarades qui avez porté et portez encore le maillot rouge. Salut! nos chers et inoubliables disparus: Jean, Félix, René et toi, Zénon, pitoyable victime de Buchenwald!
Dans un site olympien, surgit maintenant à nos yeux, creusé par des artistes differdangeois, dans la colline boisée, un théâtre à l’Antique. Sur le plus éleve des plateaux, trois grandes croix de bois, ruisselantes de pluie, sans ordre dressées, émouvantes, sont, à elles seules, toute la Passion.
Tirés de notre songerie par les éclats de carabine des tireurs au pigeon, nous escaladons le « Bierg » et, sous le soleil revenu, longeons prudemment le champ de tir, laissant à regret, sur notre droite, les chemins prometteurs de Lasauvage et d’Hussigny.
Quelles beautés, ici, nous offre la Nature, sur un sol miné où grouille la vie dont depend Differdange!
Nous reprenons le chemin de la ville: ici, l’Ecole communale où des Maîtres prestigieux m’ont inculqué l’amour du travail et des livres; plus loin, le somptueux Hôtel de Ville où j’allais retrouver mon père; l'Eglise nouvelle, au style hardi, qui ne peut me faire oublier l’autre où, sous la baguette magistrale de l’abbé BIEWER, nous chantions, les « missae » les plus difficiles; enfin, le Champ du Repos, face au « Rollesbierg », promis à la voracité des hauts-fourneaux, face au Stade Municipal et a la Piscine où vient, jusque des Marches lorraines, se détendre la jeunesse sportive, cette jeunesse qui verra l’épanouissement de Differdange dans un monde débarrassé de ses fléaux millénaires: le cancer et tant d’autres maladies vaincues et la mort reculée, tandis que règnera la concorde sur les peuples.
Differdange, creuset d’âpre travail, d’organisation intelligente et d’héroïque Résistance, au sein d’un Luxembourg qui a forcé le respect du monde entier, Differdange a sa place marquée dans l’univers de demain, et nous, ses enfants, restons à jamais imprégnés de sa substance et fidèles ä ses leçons.
Michel Mosinger
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